Au Sénat : un texte de bioéthique aggravé en commission

Publié par AFC le

Les Républicains ont été force de proposition aggravant les transgressions du projet de loi bioéthique:

Communiqué de la Fondation Jérôme Lejeune :

La commission spéciale du Sénat a expédié en moins de 2 jours l’examen des 34 articles du projet de loi dit de « bioéthique ».

Sans aucun débat, les sénateurs ont acté l’ensemble des transgressions proposées par le Gouvernement concernant la recherche sur l’embryon. On aurait pu s’attendre à une résistance de la part de cette commission composée majoritairement de sénateurs de centre droit et de droite.  C’est l’inverse qui s’est produit ; les Républicains ont été force de proposition aggravant les transgressions. Ils ont fait adopter une disposition eugéniste que le Gouvernement et la majorité LREM de l’Assemblée nationale s’étaient bien gardés de voter.

Il s’agit d’un amendement, proposé par Corinne Imbert (LR et rapporteur), visant à autoriser l’extension du diagnostic préimplantatoire aux aneuploïdies (DPI-A). Le DPI-A permet de détecter dans l’éprouvette les embryons aneuploïdes c’est à dire les embryons qui comportent une anomalie du nombre de chromosomes, par exemple les embryons porteurs de trisomie 21. L’objectif est de détruire ces embryons pour empêcher la naissance d’enfants porteurs de trisomie.

La Fondation Jérôme Lejeune, qui assure au sein de sa consultation médicale le suivi de plus de 10000 patients porteurs d’une déficience intellectuelle d’origine génétique et qui finance une recherche scientifique à leur profit, dénonce une traque insupportable de certains êtres humains sur le seul critère de leur génome.

Elle appelle le Sénat à reprendre ses esprits pour revenir en séance sur l’inconscience de ce vote qui est une pure folie puisqu’il ouvre la porte à la sélection discrétionnaire de caractéristiques aléatoires du génome avant l’implantation.

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a rappelé à l’Assemblée nationale, au cours de la première lecture de ce texte, son opposition très ferme et très argumentée à cette pratique qu’elle a perçu comme une dérive eugéniste claire: « nous glissons vers une société triant les embryons ».

Le DPI A signifie que l’avenir de la procréation est dorénavant remis entre les mains des bénéficiaires de l’industrie procréatique et du dépistage tous azimut qui n’a rien à voir ni avec la médecine ni avec la science.

« Nous, parents d’enfants malades, nous n’avons pas choisi notre enfant, nous l’avons accueilli tel qu’il est, tel qu’il était ». Dans une tribune parue le 6 janvier 2020 dans le Figaro, des parents expliquent les raisons pour lesquelles ils s’opposent à l’extension du diagnostic génétique préimplantatoire et appellent les sénateurs à rejeter cette disposition en séance, comme les députés l’on fait au mois d’octobre dernier.

Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune, dénonce un projet de loi « ni bio, ni éthique », qui ne limite pas les dérives, mais au contraire les encourage.

« Céder sur le respect inconditionnel qui est dû à chaque membre de notre espèce dans son extrême jeunesse, c’est absoudre par avance tous les crimes à venir. À l’heure de l’inclusion, la revendication du DPI-A établit une liste de proscription de certains profils, renforce l’élaboration d’un contrôle de normalité génétique et renvoie une image déplorable de la trisomie 21. Enfin, et surtout, on connaît l’enjeu financier pour les marchands de tests. La solution proposée interroge sur les motivations réelles de cette nouvelle étape du plus radical et lucratif dépistage de l’histoire, celui de la trisomie 21. »